En France, le 15 août est marqué par un jour férié d’origine catholique : l’Assomption de la Vierge Marie qui fut appelée par son fils Jésus Christ à le rejoindre dans les cieux. En Corée du Sud, le 15 août (souvent écrit 8·15 en Corée) est le jour de la fête de la Libération de la Corée alors sous occupation japonaise. Chaque année, les rues du pays se parent de millions de drapeaux taegugki. Nous avons réuni pour vous les points essentiels abordés pour cette 78e fête de la Libération du 15 août de la Corée du Sud.
15 août : fête de la Libération de la Corée
La Journée de la Libération est une célébration de la souveraineté retrouvée de la Corée et un rappel des sacrifices consentis pour l’indépendance. Le Japon avait en effet privé Joseon de ses droits diplomatiques en 1910 et l’avait annexé de force pour en faire une colonie jusqu’à sa libération forcée en 1945.
Le 1er octobre 1949, le gouvernement de la République de Corée avait promulgué la loi sur la fête nationale et nommé le 15 août de Jour de la Libération. En Coréen, cela se dit 광복절, gwangbokjeol, ce qui signifie « le jour où nous avons récupéré la lumière perdue ». La date ne fut pas choisie au hasard, puisqu’elle est aussi l’anniversaire de l’établissement du gouvernement de la République de Corée (15 août 1948). Ce jour est donc un jour extrêmement important pour la Corée du Sud.
Bien que la libération directe de la Corée ait été causée par la chute du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, il est essentiel de reconnaître les efforts continus du peuple coréen pour l’indépendance pendant l’occupation.
15 août 2023 : hommage à 100 combattants de l’indépendance
C’est pour quoi un hommage particulier sera rendu lors de cette commémoration du 78e anniversaire. La Corée décernera des médailles et des récompenses d’État à 100 combattants de l’indépendance décédés. De ces 100 personnes, on peut présenter Ham Bok-ryeon et Franklin Earl Cranston Williams. La première était une gisaeng lorsqu’elle participait à un mouvement indépendantiste, notamment lors du Mouvement du 1er mars 1919. Elle fut arrêtée en avril 1919 par la police militaire japonaise pour avoir dirigé un rassemblement indépendantiste à Tongyeong.
Franklin Earl Cranston Williams était, quant à lui, un missionnaire américain ayant soutenu les soldats de l’Armée de la libération coréenne déployée dans des opérations conjointes avec les troupes britanniques en Inde en 1943. Pour ses efforts, il recevra à titre posthume la Médaille de la Fondation nationale.
Le ministre des Anciens Combattants, Park Min-shik, a déclaré : « Nous allons non seulement promouvoir la vie et l’esprit nobles des patriotes afin qu’ils soient transmis aux générations futures, mais aussi faire de notre mieux pour trouver plus de militants pour l’indépendance » (YonHap).
Les grâces spéciales du 15 août
Dans le cadre de cette fête nationale, le président de la République de Corée a la possibilité d’accorder des grâces présidentielles. Cette tradition permet à plusieurs détenus d’obtenir la carte « Libéré de prison ». Le lundi 14 août, des dizaines de magnats des affaires ont ainsi obtenu une amnistie de la part de Yoon Suk-yeol. Au total, 2 176 personnes ont bénéficié de grâces spéciales prenant effet dès ce mardi 15 août. Ces amnisties spéciales témoignent de la volonté du pays de pardonner et d’avancer, mais aussi de revigorer l’économie. En effet, contrairement à la politique juridique menée en France, il n’est pas rare que de grandes figures de l’économie coréenne soient inculpées et emprisonnées pour leurs crimes. Ce qui peut fragiliser cette même économie.
Le Jour de la Libération de Corée est donc un moment propice pour rappeler les luttes passées et les sacrifices faits. Mais, il est aussi celui de l’espoir d’un avenir meilleur où les erreurs du passé sont oubliées. À condition qu’on laisse la possibilité aux Coréens de vraiment tourner la page. Ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement. Mais restons positifs !
Sources : Giho-Ilbo, The Korea Times, Yonhap
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